STREET ART
L'art urbain, ou « street art »,
est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d’art
réalisé dans la rue, ou dans des endroits publics, et englobe diverses
techniques telles que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers ou les
installations. C'est principalement un art éphémère vu par un très grand
public.
Depuis son internationalisation (fortement facilitée par le développement
d'un réseau de
communication audiovisuelle à l'échelle mondiale) au début du XXIe siècle, le street art, en tant que
mouvement de l'art contemporain s'affirme dans une diversité de
pratiques que l'on ne peut strictement séparer, par certains aspect des arts de la
rue comme le Madonnaro.
Art public illégal, officieux, l'art urbain s'inscrit, au moins en France, à la
limite du cadre théorique définissant l'art contemporain, au voisinage de
mouvements comme le nouveau réalisme (Jacques Villeglé) la figuration
libre ou la figuration narrative (Peter Klasen).
Vu son impact puissant sur les populations spécifiquement jeunes, nombreux
outils du street art (comme les stickers, les affiches ou les pochoirs) sont
désormais réutilisés à des fins promotionnelles dans des campagnes dites de
« street marketing ». La création du poster HOPE
pour la campagne présidentielle « officielle » de Barack Obama par Shepard Fairey en est une bonne illustration.
Histoire
La généalogie de l'art urbain est multiple et complexe. Il existe depuis
les années 1960 une prise en compte de l'environnement urbain dans la
création contemporaine. Allan Kaprow, un des premiers artistes à utiliser les installations, écrit que :
« l'art s'est déplacé de l'objet spécialisé en galerie vers
l'environnement urbain réel. »
Le street art puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi
variées que la bande dessinée ou l'affiche. Selon Alain Weill, spécialiste mondial de l'affiche, l'essence de l'art
urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'après-guerre comme Raymond Savignac, en France, que dans celles des
dessinateurs de la contre-culture américaine tels Robert Crumb ou Vaughn Bodé, tous deux figures de proue du comics underground depuis les années 1960.
Alain Weill
Raymond Savignac
Un mouvement de l'art contemporain ?
Le street art
commence à s'épanouir en France à partir de Mai 1968 mais le mouvement est « officialisé » au début des années 1980 sous l'influence, entre autres, d'agnès b.
et, ponctuellement (expositions, soutien au tag), de Jack Lang se considérant comme un mouvement artistique autonome, voire parallèle au tag
et au graffiti, l'art urbain a pour initiateurs des artistes tels que Zlotykamien, Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest. Au début des années 1980, ses pionniers sont Blek le rat, le groupe VLP (Vive La Peinture), le groupe Banlieue-Banlieue, Jérôme Mesnager ou Miss.Tic, Jean Faucheur, les Frères
Ripoulin, Nuklé-art, Kim Prisu, Kriki, Etherno, Les Musulmans fumants, Jef Aérosol, puis Nemo, Mosko et associés ou André. Avec l'arrivée d'Invader
et de Zevs (les @nonymous), à la fin des années 1990, apparaît l'appelation
« post-graffiti ».
Zlotykamien
VLP
Banlieue-Banlieue
Blek le rat
Les outils et techniques
Les outils :couteau à lame rétractable (aussi connu comme « cutter » ou « Exacto »), peintures (bombe aérosol, pinceau, rouleau), ruban adhésif, sticker, textile (fil, laine)
Les techniques : l'affiche, l'animation (montage vidéo à partir d'images prises dans la rue), le graffiti, l'installation, la mosaïque, la peinture, le pochoir, le tape art
(création d'œuvres uniquement à l'aide de ruban adhésif)…
Pochoir
Peinture
Graffiti
Tape Art
Styles
Les artistes d'art urbain ont en commun une activité (légale ou non) d'interventions
urbaines. La principale distinction avec le graffiti
« traditionnel » (ou hip-hop, tel qu'il est né aux États-Unis), est que les artistes urbains n'ont pas systématiquement recours à la
lettre (comme c'est le cas dans le writing américain) et à l'outil
aérosol.
Les buts sont variés : dans le cas du graffeur, il s'agit principalement d'apposer son nom ou « blaze » ;
dans le cas du street art il s'agit d'une image, quelle que soit la
méthode. On peut citer les affiches peintes de Jean Faucheur, les sérigraphies de Ernest Pignon-Ernest, les pochoirs de Miss.Tic ou de Jef Aérosol, les autocollants de Clet Abraham, les collages de Kim Prisu petites peintures uniques sur divers support ou bien
encore les photographies de Antonio
Gallego. D'autres ont des intentions plus politiques comme
les membres du groupe VLP (Vive La Peinture) qui collent leur
fameux Zuman Kojito dans les rues de Paris surmonté de bulles lui faisant dire
des sentences fondamentales du type : « J'existe », « Je
résiste », « Je suis un morceau d'utopie », etc.
La plupart des artistes souhaitent avant tout s'exprimer et que leurs
œuvres soient vues du public. D'autres, comme Cedric
Bernadotte questionnent l'espace public en proposant de se
réapproprier un lieu avec des matériaux économiques et accessibles tels que le
cellophane. Dans les mouvements récents on trouve le mélange du graffiti et de la vidéo ; ainsi le travail d'un artiste comme Blu qui fait de
l'animation depuis la rue.
Jean Faucheur
Miss Tic
Kim Prisu
Zuman Kojito de VLP
Cedric Bernadotte
http://www.youtube.com/user/notblu?feature=results_main
(animation de Blu)
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